Les années 1941-1945

Les automobiles Dumazet.

  Pour mon activité de garagiste et les dépannages à effectuer, j'ai pu obtenir un droit de circuler. Il ne m'est d'aucune utilité, car je n'ai pas le droit d'obtenir de l'essence. Il n'y a plus d'essence, d'accord. Cela ne va quand même pas m'empêcher de rouler.

Je dresse d'abord la liste des combustibles qui me sont accessibles : le monoxyde de carbone (gaz de charbon de bois des gazogènes), l'alcool, l'acétylène que j'utilise avec mon chalumeau. Et pourquoi pas une voiture électrique ?

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  Si la fermeture du garage me prive d'une partie de mes activités, le choix du sciage de bois que j'avais fait au début de la guerre est excellent. L'hiver 42-43, sera le seul hiver relativement doux. Tous les autres hivers de la guerre ont été exceptionnellement froids, on a atteint plusieurs fois les moins dix degrés ce qui est rare dans la région. Le bois est devenu la seule énergie disponible pour se chauffer. Les demandes de coupes vont affluer et mes journées vont être bien remplies. En véritable professionnel du sciage, j'ai conçu un appareillage automatique dans le garage pour affûter la lame de ma scie.

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  Cet épisode termine la période de guerre. Il est temps pour moi de rouvrir le garage et de me mettre en chasse d'une voiture. Je ne peux rester plus longtemps à pied.

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