Articles parus sur Trois saisons en enfer - Les possédées de Loudun :
Une lecture de Paul Maugendre
Le Diable au corps ?
[Loudun] dans les années 1630, fut le théâtre d’une affaire retentissante liée aux guerres de religion et aux superstitions mises en scène dans le but d’édifier les Loudunais et d’asseoir un peu plus la prédominance du catholicisme sous la houlette du Cardinal de Richelieu.
Tout commence par une série de malheurs telle cette grande peste qui s’était abattue sur la ville au printemps 1632, laissant derrière elle plus du quart de la population défuntée, soit trois mille cinq cents personnes environ. Ensuite le Cardinal de Richelieu, jaloux et inquiet de la prépondérance de cette ancienne place-forte huguenote décide de détruire la forteresse édifiée par Philippe-Auguste, et de construire à une vingtaine de kilomètres de là une ville portant son nom.
Si bon nombre d’habitants se résignent, d’autres comme le gouverneur de la ville, proche de Louis XIII, et Urbain Grandier, le curé de Saint-Pierre du Marché, s’opposent à ce qu’ils pensent être un rabaissement de la ville.
Évidemment, il ne s’agit que d’un roman historique s’inspirant de faits réels, selon les auteurs, et s’ils se sont imprégnés de diverses sources, dont les archives nationales et départementales, Serge et Viviane Janouin-Benanti n’en ont pas moins écrit un roman à la tonalité actuelle. Rien n’a vraiment changé dans les esprits, la mentalité, la façon de procéder, même si, en France, la chasse aux sorcières n’existe plus. Officiellement. Mais la femme est-elle enfin reconnue comme l’égale de l’homme ? Il est permis d’en douter lorsqu’on entend certains propos, ne serait-ce qu’à l’Assemblée nationale, instance qui devrait montrer l’exemple.
Un titre qui est plus qu’un roman, mais une leçon de tolérance, de réflexion, de méditation, de compréhension, de respect des autres, quelle que soit leur religion, leur appartenance ethnique, leur origine.
Paul Maugendre, Les lectures de l’oncle Paul, 7 septembre 2017.
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le blog de Paul Maugendre.
Loudun, ville du Diable ?
[…] L’ouvrage se clôt avec le décès de sœur Jeanne des Anges en 1665 à Loudun ; en effet cette dernière montre des signes de possession par sept démons (d’après ses dires) et à partir de décembre 1634 son confesseur le père Jean-Joseph Surin privilégie l’écoute de celle-ci (dans une perspective pré-psychanalytique). Cependant le père Jean-Joseph Surin, mort la même année que "sa patiente", voit son état psychologique se dégrader considérablement et un des intérêts du livre est de décrire les conséquences supposées du poids de l’entrée dans l’univers de Jeanne des Anges. L’abstinence sexuelle que leur condition leur impose semble les conduire à des délires vécus parfois séparément et en d’autres occasions en communion. Voici successivement ce qui est rapporté sur lui et elle :
Lors de l’exorcisme de la mère, cet après-midi, le Démon s’est coulé dans mon corps, il a descendu dans mon estomac et mes intestins jusqu’à leur extrémité, et là, dans cet endroit abject, brusquement et violemment, il m’a infligé de telles douleurs que j’ai dû me coucher à terre, où j’ai été saisi de tremblements dans tous les membres
. (page 187)
On s’était vite rendu compte que c’étaient les démons de la luxure qui le torturaient. Le père Surin était obsédé par le sexe
. (page 201)
Pour éteindre le feu qui était en elle, Jeanne des Anges se plongeait nue dans la neige ou dans des cuves d’eau glacée. Au printemps et en été, elle se jetait dans les buissons d’épine et se roulait des nuits entières dans les orties…
(page 187)
Bien que sérieusement documenté, l’ouvrage Trois saisons en enfer : Les possédées de Loudun relève du roman historique.
Benjamin, Grégoire de Tours, 26 juillet 2017
Article complet à lire sur Grégoire de Tours.
Chronique de Philippe Poisson sur CriminoCORPUS
« Pour mieux faire comprendre cette affaire, nous nous sommes efforcés de remonter à la fois avant les faits et aussi après le procès, en allant jusqu’à la mort des principaux protagonistes.
[…] Comme à notre habitude, nous avons romancé l’histoire pour assurer les liaisons entre les faits et conférer de la consistance aux principaux personnages. Il reste que ce livre est historiquement exact dans ses moindres détails. »
Chronique de Philippe Poisson sur « Trois saisons en enfer - Les possédées de Loudun », CriminoCORPUS, 29 octobre 2017.